La parole est un moyen puissant de faire jaillir une nouvelle espérance. Elle vient briser les carcans et les habitudes pour laisser couler les fleuves d’eau vive. C’est une nourriture qui redonne force et énergie ; mais pas n’importe quelle parole. Il faut que ce soit une parole qui touche le cœur ; c’est à dire une parole qui ne soit pas abstraite, qui ne vienne pas des livres ni qui ne s’adresse à la raison, mais une parole qui révèle la foi, l’espérance et l’amour de celui qui parle. La parole est alors comme une flamme qui transmet une chaleur ou comme l’eau sur une terre desséchée, qui permet à la vie de fleurir. Ce n’est pas tant la logique de ce qui est dit, ni la qualité du raisonnement qui sont importants, mais la foi et l’amour avec lesquels elle est dite. C’est la tonalité de la voix qui révèle si la personne parle pour briller, pour prouver qu’elle sait, ou pour nourrir, pour donner gratuitement et témoigner humblement de ce qu’elle a vécu et reçu gratuitement. La parole qui nourrit vient de celui qui laisse Dieu parler à travers ses lèvres.
Elle jaillit alors des zones cachées et silencieuses de l’être, là où Dieu agit, pour nourrir les autres dans les zones cachées et silencieuses de leur personne. La parole doit jaillir du silence et de la paix et conduire vers le silence et la paix.