Il disait:
Heureux, vous, les hommes verdoyants, vous fertilisez la terre.
Il disait:
Quelle chance les amoureux!
Vos coeurs de braise réchauffent le coeur des hommes.
Il disait encore:
Merveille, vous les résistants,
vous les artistes et vous les acrobates,
vous pour qui la foi ne tient qu’à un fil: vous encouragez notre traversée.
Il disait:
Heureux vous, les vieillards sereins, vous apaisez le monde.
Il disait:
Quelle chance les enfants au coeur léger, vous réjouissez la maison.
Il disait encore:
Merveille, vous les sculpteurs de paix,
vous les tendres,
vous les doux,
vous les têtus de la douceur, vous faites reculer l’intégrisme.
Il disait:
Heureux, vous, les saltimbanques et les poètes! Vos paroles et vos rires
vont nous donner des ailes.
Il disait:
Quelle chance les allumeurs de réverbères, vous éclairez notre actualité.
Il disait encore:
Merveille, vous les transparents,
vous les ouverts,
vous les fragiles.
pas les tout propres.
pas les tout blancs. Pas les moralisants.
pas les interdisants.
les brûlants.
les désirants.
Avec vous, la passion a encore un avenir.