La charité ne nous vient pas naturellement. Nous croyons souvent y toucher quand nous expérimentons cette forme d’amour déjà très élevée qu’est la bienveillance: c’est l’amour le plus désintéressé, qui consiste à vouloir et à faire du bien à la personne aimée., sans penser à soi-même. Une tentation de notre vie chrétienne est de nous en contenter: en nous dévouant de mille façons pour que son « Règne arrive », nous aimons Dieu d’un amour de bienveillance, qui le laisse ‘insatisfait’. C’est une ambition bien plus grande qu’il a pour nous. Lui-même ne nous aime pas ainsi: il ne se contente pas de nous vouloir du bien. Il nous attire à lui, pour nous vouloir du bien.. Il nous attire à lui, pour nous unir à lui. « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ».
La bienveillance, si grande soit-elle, ne parvient pas à créer l’amitié. Elle peut s’exercer à distance. Dieu nous tient pour ses amis: Dieu veut nous donner cet amour de charité, nous faire passer de la bienveillance à la charité.