Marie pensait que c’était le jardinier qui lui parlait ainsi, celui qui sème et qui cache la graine dans le sillon, celui qui patiemment surveille la lente montée du bourgeon, celui qui discerne la vie parce qu’il connaît les secrets de la mort. « Pourquoi pleures-tu ? » Qui donc l’interpelle ainsi ? Le jardinier qui taille la vigne pour que monte la sève du printemps et que, bientôt, coule le vin nouveau.
« Marie ! » Elle tressaille en entendant la voix si familière et tant aimée. « Rabbouni ! »: le coeur dicte les mots que la raison se refuse encore à prononcer. L’Esprit révèle le seul lien où Dieu habite: pour toujours, Dieu a élu domicile dans le coeur aimant. C’est là que Dieu se cherche et se trouve.
« Marie ! Rabbouni ! » L’amour est le seul chemin de la foi. L’inoubliable apparition de ce matin nouveau ne tient qu’à cet appel, et la foi est tout entière en cette réponse. Elle voulait toucher un corps mort et le Vivant lui dit: « Ne me retiens pas. » L’amour est toujours devant.