En commémorant les quarante jours que Jésus a vécus au désert avant de commencer son ministère de prédication, l’Église nous invite à un renouveau intérieur. On peut dire qu’en allant au désert, Jésus quittait d’une certaine manière le monde où il était entré par le mystère de l’Incarnation, et qu’il se retrouvait seul devant le Père. A la lumière de cet exemple de Jésus, le Carême nous apparaît comme un appel à prendre conscience de notre pauvreté pour nous ouvrir à l’immensité de la richesse divine. Il n’est pas facile de se reconnaître pauvre, car nous sommes tentés de nous voiler à nous mêmes nos propres déficiences et notre misère intime.
Nous ne pouvons trouver notre force authentique que dans la vérité de notre impuissance personnelle. Seule une conscience plus vive de notre pauvreté peut rendre possible l’afflux de vie divine qui nous est offert.
Ces dispositions doivent donc être assurées en nous pour que se produise le renouveau intérieur. La puissance de la grâce du Christ ne demande qu’à se déployer dans notre faiblesse. Nous ne pouvons nous dépasser nous mêmes ni effectuer notre propre rénovation. Mais en apprenant à moins compter sur nous mêmes, nous nous ouvrons à l’énergie divine, et une transformation peut s’opérer en nous.