Ce premier mot de le Règle de saint Benoît est un premier pas. Tout le reste en découle, ou presque. Écouter, écouter vraiment la parole d’un autre, sur fond de son propre silence, c’est cela qui seul peut déterminer à tout quitter. Rupture décisive, mais qui n’a de sens que pour un attachement: il s’agit d’une suivance! «Suivre le Christ», là est déjà la part que reçoit celui qui quitte. Tout est à lui, «soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l’avenir… Tout est à lui, mais il est au Christ et le Christ est à Dieu» (1 Co 3,22). Ce que l’on quitte, c’est le monde de la possession pour entrer dans celui de la gratuite.
Écoute… et tu entreras en mouvement, tu entreras aussi en convergence avec une multitude d’autres, en marche eux aussi. Avec eux, à travers eux, tu recevras «maisons, frères, soeurs, père, mère, enfants, terre…» Tu connaîtras que Dieu ne sait et ne peut que donner, tu sauras aussi qu’à son image, on ne possède vraiment que ce que l’on a offert, quitté, remis, dans la liberté intérieure. Et celle ci est déjà comme une effluve de cette «vie éternelle» promise en partage !