La mort physique, considérée en elle-même, est simplement la rupture du cordon ombilical qui nous lie à l’univers matériel où notre organisme puise sa substance. Cette rupture peut être éprouvée comme un arrachement qui nous prive de la vie ou comme une libération qui provoque son suprême épanouissement.
Ces deux issues, bien différantes, sont commandées par le choix qui nous faisons de nous-mêmes. Selon que nous passons notre vie dans l’ignorance de notre vocation humaine et chrétienne ou selon que nous passons notre vie, au contraire, dans une solitude constante pour l’accomplissement de notre vocation: nous donnerons à notre mort l’une ou l’autre signification.
Qu’avons-nous à faire ici-bas, sinon à nous faire ? Nous avons à nous faire, c’est-à-dire à faire de nous une source et une origine, en refusant de subir notre destin, notre hérédité, notre milieu, nos préjugés, nos dynamismes passionnels. C’est-à-dire que nous avons à transformer tout cela par cette libération créatrice qui est l’oeuvre mystérieuse de la Présence Divine en nous. Au coeur de notre vie, la rencontre nous est offerte avec cette Source qui jaillit en vie éternelle et qui est le Dieu vivant. Tous les hommes sont sollicités, à un moment ou à un autre, par cette Présence divine: ne serait-ce qu’à l’instant de leur mort.